|
|
||
|
400 HISTOIRE DE LA TAPISSERIE
produit que des résultats insignifiants. Cet échec ne découragea pas les princes de Lorraine.' Quand la paix de Ryswick eut mis fin aux guerres qui désolaient le pays, le duc Léopold reprit le projet formé par ses ancêtres; sa persévérance fut, cette fois, couronnée de succès.
Charles Herbel, peintre attitré du duc, après avoir accompagné Charles V dans toutes ses campagnes, avait représenté les principaux épisodes de la guerre dans vingt-cinq tableaux, exposés pour la première fois à Nancy le 10 novembre 1698, lors de l'entrée solennelle de Léopold dans sa capitale. Charles Mitte, chargé de la direction d'un atelier installé à Nancy, reçut la mission de reproduire ces compositions en haute lice. En 1741, la suite des Conquêtes de Charles V, exécutée sur des modèles peints par Martin et Guyon, d'après les esquisses d'Herbel, était terminée; le tapissier du duc livrait en même temps une tenture des Douze Mois, d'après les compositions du même Herbel.
Ces œuvres existent encore. Elles sont conservées à Vienne, où le duc François III les a transférées lors de son mariage avec l'impératrice Marie-Thérèse (1736). Sur l'une d'elles se lit la signature abrégée de Charles Mitte : C. M. E., avec la date : Nancy, 1705. Une autre pièce, Ja Délivrance de Vienne, porte l'inscription : Fait a Malgrange, 1724.
Les métiers de Mitte, recrutés parmi les ouvriers cles Gobelins, étaient installés, comme l'inscription qui précède le prouve, à la Malgrange, dans les environs de Nancy.
Un autre tapissier, nommé Bacor, exécute à la même époque une suite de portières décorées d'armoiries, conservées également à Vienne, et deux portraits du duc Léopold.
La corporation des tisserands avait pris assez d'importance pour recevoir, en 1717, une organisation officielle et un règlement particulier. Elle était placée sous le patronage de saint François d'Assise.
Un certain Sébastien Maugin ou Mangin, fils de Nicolas, bourgeois de Nancy, figure sur plusieurs actes officiels avec le titre d'entrepreneur de S. A. R. Peut-être avait-il succédé dans cet office à Charles Mitte. Il existe à Vienne des pièces signées S. M. qui lui ont été attribuées.
Toutefois aucun de ces ateliers n'eut autant d'importance et une aussi longue durée que celui des frères Nicolas et Pierre
|
||
|
|
||